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23 Sep 2017

Bouleversements dans l’édition

Combien de centaines de milliers de livres au pilon chaque année ! C'est énorme ! En vérité, ce genre de situation vient éclairer l'inadéquation de l'offre et de la demande. On comprend mieux, du coup, la difficulté dans l’édition d'estimer ce que sont les attentes effectives des lecteurs et cela révèle à quel point il est compliqué de capter l'intérêt de nos contemporains, de les attirer loin des sentiers battus qui sont imposés par des modes et des diktats.

Voilà pourquoi les éditeurs ont tant de mal à publier des ouvrages de « niches » à l'intérêt certain mais à la rentabilité beaucoup trop risquée pour les maisons d'édition traditionnelles et tout particulièrement les plus petites aux trésoreries modestes. Cela concerne évidemment les collections de romans scouts (l’une d’entre-elles vient de décider la suppression du thème scout dans sa politique éditoriale).

En dépit des obstacles, il n'y a pourtant pas de fatalité pour les auteurs. On voit s’ouvrir ici ou là de nouvelles voies. Déjà, depuis quelques décennies, l'évolution des technologies de la mise en page et de l'imprimerie autorisait de très petits tirages à des prix concurrentiels et cela permit de sauvegarder quelques collections mythiques à la satisfaction de leurs fans.

En outre, ces dernières années la technologie de l'impression dite « à la demande » a changé radicalement la donne. Grâce à la numérisation des textes et leur publication en mode eBook, puis plus récemment la constitution de véritables librairies en ligne, un lecteur a désormais la possibilité de trouver un titre qui l'intéresse et d'entamer sa lecture en test. A présent, il peut aussi le commander d'un simple clic en mode « imprimé ». Dès lors il aura la joie, cinq jours après, de le trouver dans sa boîte aux lettres et cela sans frais de port. Avec ce procédé, l’on peut même à l'occasion faire adresser sous papier cadeau ce livre à une tierce personne avec un petit mot. Pour tout dire, il est imprimé à l'unité, juste à la demande, avec en conséquence un superbe zéro stock. Et pour couronner le tout, les auteurs sont généralement plus équitablement rémunérés pour leur travail avec cette formule. On peut donc imaginer que certains talents parviendront, d'une manière ou d'une autre, à sortir de l'éteignoir institutionnel installé par quelques coteries, jusqu’à pouvoir participer à l'élargissement de l'offre de lecture.